En Petite Section de Maternelle… L’expérience de Dounia, professeure des écoles


En Petite Section de Maternelle... L'expérience de Dounia, professeure des écoles - Monpremierbebe.fr

Coucou (future) maman et (futur) papa !

Septembre 2017… Je me souviens encore de cette première année en école Maternelle. Mimi allait déjà en crèche deux jours par semaine c’est vrai et connaissait la vie en collectivité. Cela ne nous a pas empêchés – papa et moi – d’être excités à l’idée de cette rentrée scolaire. Les premiers pas à l’école tout simplement. A présent, Mimi est donc en Moyenne Section. Sur le thème de la “Petite Section de Maternelle”, j’ai été embêtée Dounia, qui est professeure des écoles. Aujourd’hui enseignant en CP en région toulousaine, elle a cependant enseigné en maternelle et en Petite Section justement.

L'école maternelle. C’est un autre monde. Un monde avec... « du monde » Cliquez pour tweeter

Monpremierbebe.fr : Parlez-nous d’abord de vous…

Dounia J’ai 32 ans et suis maman d’une petite de 20 mois. J’ai commencé ce métier en 2010, par des remplacements comme beaucoup, contractuelle puis en même temps que mon Master Enseignement et Prepa Concours. Ce métier, j’ai toujours su que je l’exercerai. Peut-être que ce n’est pas tout à fait comme je l’avais rêvé et idéalisé dans mon enfance. Mais j’ai fait ce choix pour les bonnes raisons : par vocation, par conviction, par passion. De ma petite carrière, j’ai approché tous les niveaux de classes de la Petite Section au CM2. Sans compter les remplacements, j’ai enseigné 3 ans en Petite Section pure, en région parisienne et toulousaine. Même si tous les niveaux sont très formateurs et enrichissants sur le plan pro mais aussi perso, j’ai une légère préférence pour l’Ecole Maternelle. C’est un autre monde. Un monde avec… « du monde » et un monde nouveau pour les enfants. On doit se surpasser chaque jour pour estomper leurs craintes et leur faire aimer venir apprendre et partager.

Faire aimer l’école

Monpremierbebe.fr : La première année de Maternelle est le grand saut pour ces enfants, comment prépariez-vous chaque rentrée ?

DouniaL’approche est différente en Ecole Maternelle. Mais j’ai préparé chaque rentrée et année scolaire de la même manière qu’on prépare sa rentrée en CM2 ou au Collège même. C’est-à-dire qu’on prépare la « théorie ». On programme tous les apprentissages de l’année par période (avec les instructions officielles). Ne connaissant pas encore nos élèves, on ne sait pas encore véritablement si ça va se passer comme on l’a prévu et programmé. Pour la Petite Section (et la Maternelle en général), les fins de vacances à la maison rimaient avec énorme chantier : plastifieuse, papiers divers, cartons en tout genre, paire de ciseaux, colle, cutter, peinture, couture… Les apprentissages passent par la manipulation donc il faut construire soi-même beaucoup de matériel, faute de budget également. Et enfin, qui dit fin de vacances dit fin des tubes de l’été pour laisser place à mes playlists de comptines (oui on apprend aussi en chantant en maternelle). Il faut garder en tête qu’un des principaux objectifs de la première année est de leur faire aimer l’école. Car s’ils aiment venir ils seront disponibles pour apprendre.

Le calme revient quand les parents partent

Monpremierbebe.fr : Les pleurs sont fréquents pour ces petits qui découvrent l’école, quelles sont les méthodes utilisées pour parvenir à les consoler ?

DouniaOn ne nous fournit pas de mode d’emploi malheureusement… Pour moi c’est ici qu’on voit l’importance de faire ce métier par conviction : pour gérer tous ces aléas qui ne concernent pas le scolaire pur, la transmission des savoirs. Je me souviens de ma toute première rentrée en Petite Section, ces premières longues minutes : tous ces petits qui criaient « ze veuuuuux mamaaaaaaaaan à moiiiiiiiiiii », intérieurement je finissais par répondre « oui moi aussi » ! Effectivement, le premier jour (et parfois les suivants aussi pendant quelque temps) est très souvent rythmé par les pleurs de quelques enfants (pas tous). Et en même temps, c’est tellement normal : ils arrivent dans un milieu inconnu, on les laisse à des adultes qu’ils ne connaissent pas, ils sont « noyés » au milieu d’une trentaine de pairs. C’est assez violent il faut l’admettre, ils perdent leurs repères. Mais rassurons nous, ça ne dure pas (ouuuuuuf). Généralement, les enfants se calment assez rapidement après le départ des parents.

Une maîtresse en Petite Section est un « boute-en-train 

Monpremierbebe.fr : Et si vous deviez me parler plus en détails de votre expérience ?

DouniaPour ma part, dans la mesure du possible, j’accueillais chaque enfant individuellement évidemment avec le grand sourire. Echanger quelques mots avec ses parents est toujours rassurant pour l’enfant (et pour les parents). Ensuite, on veillait à mettre à disposition les coins jeux, sur les tables des puzzles, des feutres pour dessiner, de la pâte à modeler… Une façon d’intéresser l’enfant. Il s’installe et commence une activité avec le parent s’il le souhaite, pour le rassurer. Ca ne dure jamais plus d’une minute car justement les parents ne doivent surtout pas s’éterniser. Après avoir bien expliqué que les parents reviennent toujours chercher les enfants – il est très important de bien le verbaliser – hop une petite comptine avec des gestes. Une petite marionnette qu’on fait parler, un album, une histoire qu’on met en voix et c’est fini ils pensent à autre chose ! On ne cesse jamais de les rassurer sur le fait que les parents reviennent les chercher, même si le repérage dans le temps n’est pas encore bien structuré. Une maîtresse en maternelle et surtout en Petite Section est un « boute-en-train ». Il faut beaucoup théâtraliser pour capter l’attention de tous ces petits, pour les intéresser, pour les transporter avec nous.

Les “faux-pas” des parents

Monpremierbebe.fr : Si vous pouviez citer des actions ou réactions des parents compliquant l’adaptation de l’enfant dans l’école, quelles seraient-elles ?

DouniaOn apprend en même temps que nos enfants grandissent (et là c’est la maman qui parle). Parfois on pense bien faire mais malheureusement on complique un peu la situation pour son enfant. De ce que j’ai pu observer dans ma classe, certaines pratiques n’aident absolument pas l’enfant à gérer la séparation. Voici quelques exemples :

  • partir sans prévenir son enfant dès qu’il a le dos tourné en pensant que comme ça il ne pleurera pas : l’effet est inverse et l’enfant peut ressentir un sentiment d’abandon. La séparation peut être difficile mais il faut toujours prévenir l’enfant de son départ ;
  • rester trop longtemps dans la classe : au contraire il faut écourter au maximum l’accompagnement de l’enfant dans sa classe (lui expliquer toujours, puis un bisou et lui souhaiter une bonne journée, et surtout partir même si on entend son enfant pleurer (je sais que c’est très difficile)) ;
  • pleurer devant son enfant et lui communiquer son stress ;
  • « survendre » l’école comme un endroit magique où on fait ce qu’on veut et joue toute la journée (si, si… c’est arrivé !). Cela risque de frustrer encore plus l’enfant qui remarquera rapidement que ce n’est pas tout à fait comme le lieu décrit par ses parents. À l’Ecole Maternelle, certes on apprend beaucoup en jouant mais on « travaille» aussi, on partage, on apprend à vivre ensemble…

Une idée d’organisation en Petite Section

Monpremierbebe.fr : Pouvez-vous me donner un exemple de programme hebdomadaire habituel que vous aviez ?

Dounia : Je ne vais pas rentrer dans le détail des programmes officiels car ce serait bien trop long. Mais ils sont consultables sur le site de l’Education Nationale. Les journées en Maternelle sont assez ritualisées pour aider l’enfant à se repérer dans le temps (emploi du temps sous forme de photos de chaque moment de la journée par exemple pour faciliter le repérage). On alterne le travail individuel, collectif (par petits groupes) et les moments de regroupement (classe entière). Voici comment se déroulait à peu près ma journée en Petite Section avec d’abord la matinée :

  • accueil échelonné des élèves : relation duelle, observation des élèves, travail individuel oral, interactions entre élèves ;
  • regroupement avec des activités repères : appel, date, présentation des ateliers ;
  • ateliers dirigés et/ou autonomes : en lien avec un des domaines des programmes (mobiliser le langage dans toutes ses dimensions (l’oral et l’écrit) ; construire les premiers outils pour structurer sa pensée (maths) ; explorer le monde (temps, espace, vivant etc…) ; agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques (les productions plastiques ou les univers sonores) ;
  • regroupement : bilan des ateliers ;
  • regroupement : comptines, poésies, jeux de doigts ;
  • récréation ;
  • motricité : agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique (sport) ;
  • regroupement : retour au calme, lecture de livres.

Puis après la pause méridienne, arrive le moment de la sieste ou un temps calme avec écoute musicale. Le lever se fait progressivement avec l’habillage. Le groupe de besoin est un retour sur les ateliers du matin. Puis le regroupement est un temps de lectures, de livres et d’univers sonores. Par la suite c’est l’arrivée des parents et le périscolaire pour les concernés.

Préparer la rentrée en Petite Section durant l’été

Monpremierbebe.fr : Si vous pouviez donner des conseils à des parents pensant déjà à la rentrée prochaine, quels seraient-ils ?

Dounia : Ne pas hésiter à prendre contact avec l’école vers mai-juin pour programmer une visite avec l’enfant. En effet, il me semble indispensable que l’enfant se fasse une image concrète de l’endroit où il va continuer de grandir dès septembre (pour réduire le stress du lieu complètement inconnu). De plus, pendant l’été, on peut commencer à préparer l’enfant à ce qui va se passer mais il ne faut pas non plus que toutes les conversations ne tournent qu’autour de cet évènement. En parler oui mais pas trop et laisser l’enfant poser des questions si c’est un sujet qui le travaille. Il est aussi possible de proposer des lectures d’albums qui parlent de la rentrée à l’école pour rassurer son enfant à travers les histoires. On peut dénouer tellement de choses à travers le simple fait de lire des histoires. Enfin, je dirais aux parents de garder confiance, de rester sereins, positifs et ainsi communiquer les bonnes émotions aux enfants pour les aider à affronter cette nouvelle étape. Ils déploient des ressources incroyables pour s’adapter et continuer de grandir dans ce nouveau monde qu’est l’école.

 

Un grand merci à Dounia pour le partage de son expérience. Et chez vous parents, comment a eu lieu la première rentrée scolaire en Petite Section ? Si elle a lieu en septembre 2019, comment l’appréhendez-vous ? Dites-moi tout en commentaires ou sur contact@monpremierbebe.fr. A très vite 😉

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