Plexus brachial touché chez bébé, Stéphanie raconte


Plexus brachial touché chez bébé, Stéphanie raconte - Monpremierbebe.fr
Coucou (future) maman et (futur) papa ! 
Avoir un bébé est un cadeau du ciel. Mais il se peut que des pépins de santé viennent s’inviter. Stéphanie nous dit comment le plexus brachial de sa fille a été touché. Découvrons ensemble ce qui se cache derrière cette situation complexe.

Un bébé plus gros que prévu

Stéphanie : Après avoir eu un premier bébé, je souhaitais accoucher sans péridurale pour le deuxième. Le terme dépassé, l’équipe médicale me garde en observation car le coeur de l’enfant ralentit. Donc je passe la journée sous monitoring et les contractions commencent en début de soirée. Je réussis à les maîtriser, serrant les dents toute la nuit et espérant accoucher sans péridurale. Le lendemain, le toucher vaginal indique une ouverture à 7. Je suis fière de moi et je confirme mon souhait d’accoucher sans péridurale. On me ramène un ballon pour poursuivre le travail d’ouverture du col. 10 minutes plus tard, la sage-femme arrive en courant. Un peu affolée, elle m’informe qu’avec l’équipe médicale ils ont fait une erreur de calcul : bébé est plus gros que prévu. Ils doivent pratiquer une manipulation spéciale pour réussir à le sortir. Cela risque d’être très douloureux sans péridurale. Evidemment j’accepte, sans avoir le temps de vraiment réfléchir à ces informations que l’on me donne en l’espace de quelques minutes. Simplement j’appelle mon mari pour qu’il vienne immédiatement à la maternité, l’accouchement va débuter.

Une panique maîtrisée de la part du professionnel

Stéphanie : Je suis un peu paniquée, mais je m’efforce de garder la tête sur les épaules et de rester en confiance. L’équipe m’installe pour la péridurale puis pour pousser. Il y a le gynécologue obstétricien accompagné par deux sages-femmes. Je pousse une dizaine de fois. Mais personne ne dit rien, le silence devient pesant. Puis le gynécologue me monte dessus pour appuyer sur mon ventre et va “chercher” l’enfant à l’intérieur. Son front perle de sueur, sa transpiration goutte sur moi. Les gestes sont précis, je sens le stress et une panique maîtrisée de la part du professionnel. 

Un état d’esprit positif

Stéphanie : Aucune phrase n’est échangée dans l’équipe médicale, juste des mots simples et rapides. Chacun semble savoir ce qu’il a à faire. Je comprends immédiatement que l’accouchement ne se passe pas comme prévu. Il est long et je ressens ce stress qu’ils essaient de maîtriser. Je leur fais malgré tout confiance car leur technicité me laisse croire qu’ils savent ce qu’ils font. Et puis, mon état d’esprit est positif. Je vais accueillir ma fille, il faut que je sois forte et heureuse car c’est un moment heureux que je suis en train de vivre. Je veux vivre pleinement ce deuxième accouchement aussi intensément que le premier. Et enfin, ma fille naît.

La fierté de maman

Stéphanie : Elle ne pleure pas et son bras gauche tout bleu pend le long de son corps. Ils l’emmènent tout de suite et demandent à mon mari de les suivre. J’ai hurlé “Pourquoi est-ce qu’elle ne pleure pas ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle a ? Donnez-moi ma fille ! Donnez-moi ma fille !”. Les sages-femmes me rassurent, m’expliquent qu’ils sont dans la salle à côté pour les tests classiques. Malgré tout, je continue à crier que je veux voir ma fille, je veux qu’ils me la rendent immédiatement. Au bout d’un moment interminable, mais court en réalité, le médecin arrive avec ma fille dans ses bras. Avec le sourire il dit à mon mari “Je vous laisse annoncer son poids !”. Mon mari me regarde en souriant et m’indique qu’elle fait 4,820 kilos. Il faut savoir que j’aime les gros bébés… Alors une fierté m’envahit. Je suis fière d’avoir accouché de la plus belle des petites filles… qui met du trois mois dès sa naissance ! J’ai dû lui changer son pyjama pour un plus grand, déjà prévu dans la valise. Comme pour mon premier bébé qui avait dépassé les 4 kilos également. Par la suite on peut retourner dans notre chambre et commencer à allaiter. 

Fracturer la clavicule pour faire sortir bébé

Stéphanie : Ces débuts à deux sont compliqués. Ce n’est pas comme avec mon premier bébé. Ma fille dort beaucoup et la mise au sein est compliquée. Elle pleure, ne tête pas bien et pas longtemps. Les puéricultrices me proposent de la changer de position très souvent et cela devient hasardeux. Le lendemain, je vais à la pouponnière pour la baigner et le pédiatre me conseille sur la manière de faire, suite à l’accouchement compliqué. Interloquée, je lui demande de me répéter les choses. En effet, on ne m’a rien précisé du tout une fois mon bébé dans mes bras. A ce moment, je découvre qu’étant donné le poids important de ma fille, ils n’arrivaient pas à la sortir. Les épaules étaient trop larges, elle était coincée à l’intérieur et n’arrivait plus à sortir. Faire une césarienne était trop tard, ils ont donc fracturé volontairement la clavicule de mon enfant pour réussir à la faire sortir.

Faire attention à elle comme au plus fragile des trésors

Stéphanie : Je comprends que ce plexus brachial l’a fait souffrir. Cela explique son sommeil plus important, ses tétées compliquées, ses plaintes régulières. Je suis bouleversée, les larmes me montent, je pleure. Le pédiatre me dit que ce n’est pas grave car cela arrive et qu’en général les bébés s’en remettent bien. Cependant elle devra être suivie pendant quelques mois afin de vérifier l’évolution de son bras et de son plexus brachial. Je réponds au pédiatre que mon coeur de mère n’entend pas cela, mais juste que mon enfant est en souffrance et que j’ai peur pour elle. Il me laisse avec ma fille, je ne veux l’aide de personne. Je la baigne, faisant attention à son petit bras inerte. Lorsque je reviens en chambre, une puéricultrice me propose d’épingler la manche du pyjama de mon bébé à son body pour éviter qu’il ne bouge. A partir de ce moment, j’ai les yeux rivés sur ma fille, faisant attention à elle comme au plus fragile des trésors. Je n’accepte aucune remarque, aucun conseil, aucune discussion avec mes proches à propos de ce plexus brachial abîmé. Triste pour elle, je ne veux pas en parler. Et j’ai de la colère, celle qui se change en détermination. Je suis une mère déterminée à aider sa fille et je suis restée plus de temps que prévu à la maternité, l’équipe médicale suspectant une phlébite.

“J’accepte que tout ne soit pas linéaire”

Stéphanie : Post-accouchement, la sage-femme me visite à la maison pour suivre l’évolution du poids de ma fille. Comme elle ne grossit pas, elle m’annonce qu’il faut que je songe à lui donner le biberon. Ce que je n’accepte pas du tout. Pour moi, il est inconcevable de ne pas l’allaiter comme son frère. Elle est ma princesse, qui a besoin de moi et j’ai besoin d’elle. J’ai besoin de savoir que je lui donne de ma force pour qu’elle réussisse à passer haut la main cette épreuve. Mais je dois me rendre à l’évidence, il est nécessaire pour elle de passer au biberon. Au bout d’un mois d’allaitement, je prends la décision de tirer mon lait de manière régulière et de le lui donner au biberon. Ce que je faisais déjà depuis la maternité pour maintenir la lactation  Pendant 6 mois, je “tire-allaite” ma fille. Chaque jour, je tire jusqu’à 6 fois mon lait. J’accepte finalement cette situation car dans tous les cas elle boit mon lait avant toute chose et elle grossit davantage. D’autre part, j’accepte que tout ne soit pas linéaire ni dans la maîtrise des choses. J’accepte de lâcher prise et que mes 2 enfants, à l’époque, ne soient pas nourris de la même manière.

De la macrosomie

Stéphanie : De retour à la maison, ma fille est suivie à l’hôpital des enfants de Nancy pendant deux mois. On s’y rend régulièrement pour réaliser des radios de son épaule et de son bras afin de vérifier la consolidation. Pour moi, il n’y a pas de traitement spécifique post-grossesse. Cependant, lors de mon départ de la maternité, la cheffe du service gynécologique m’explique que je fais de la macrosomie. C’est-à-dire que mes bébés sont chaque fois plus gros les uns que les autres. Et si je veux en avoir un troisième, une césarienne serait pratiquée quinze jours avant la naissance. Je suis prévenue… et c’est ce qu’il se passera effectivement !

Cet épisode de sa vie l’accompagne

Stéphanie : Quand je suis rentrée à la maison avec ma puce, j’ai dormi exclusivement avec elle pendant 3 mois afin d’être certaine qu’elle allait bien. Aujourd’hui il y a une force qui nous unit. Il nous est très difficile de nous séparer. Et les émotions que nous vivons sont toujours très fortes, extrêmes, je pense que c’est aussi une “conséquence” du souci arrivé lors de sa naissance. Cela nous a rapprochées intensément. Aujourd’hui, ma fille a 7 ans. J’ai tendance à veiller à ce que personne ne tire son bras ou ne la chahute de ce côté. J’inscris toujours sur les fiches de rentrée scolaire l’importance de faire attention. Ainsi les équipes éducatives et d’animation sont au courant, surtout quand elle joue avec ses camarades.

Des conseils aux mamans

Stéphanie : Je pense qu’il faut mettre toute sa confiance dans l’équipe médicale. Ils sont experts et font de leur mieux. Je profite de ce témoignage pour remercier chaleureusement toute l’équipe de la maternité de Briey en Meurthe et Moselle qui m’a assistée à chacun de mes accouchements. Ils sont formidables chacun à leur niveau. Enfin, il faut que la maman se fasse confiance et le fasse sentir à son bébé qui a besoin de ressentir cette force pour aller mieux plus vite. Effectivement un plexus brachial touché ne signifie pas automatiquement une paralysie, cela se “ressoude”. Mais il faut être patient et se faire accompagner par des professionnels experts en pédiatrie. Ne pas hésiter non plus à poser toutes les questions qui nous passent par la tête, nous sommes les mamans, nous avons le droit de tout savoir.

 

Un très grand merci à Stéphanie pour ce partage émouvant d’expérience sur le plexus brachial et d’avoir remonté le temps afin d’évoquer cet accouchement pas comme les autres. Sachez que Stéphanie est souvent présente sur le blog, notamment pour parler de ses ouvrages et partager ses conseils sur un plan entrepreneurial notamment :

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